#CarnetDeVoyage
Le Tour des Monts d'Aubrac
- Publié le 18 avril 2025
- Temps de lecture : 10min
Le tour des monts d'aubrac
10 jour d'itinérance au coeur du plateau
165 km de liberté, de lumière, de vent et d’émotions : le Tour des Monts d’Aubrac offre dix jours hors du temps, à travers un territoire où les plateaux portent encore les traces de l’hiver, où les forêts bourgeonnent et où les pâturages retrouvent peu à peu leur vert tendre. Villages de granit, horizons immenses et atmosphères changeantes rythment chaque étape. Voici mon journal de bord.
Jour 1 - 14km
D’Aumont-Aubrac à Prinsuéjols
Je quitte Aumont-Aubrac encore enveloppé de la fraîcheur du matin. Les clochers du village s’éloignent doucement tandis que je rejoins les pistes forestières de Margeride.
Le chemin ondule entre pins, prairies ouvertes et croix de granit — omniprésentes, comme pour veiller sur les voyageurs.
L’étape est douce, presque une mise en jambes. Le calme m’accompagne jusqu’à Prinsuéjols, où les vieilles maisons aux toits de lauzes semblent posées là depuis toujours.
- Coup de cœur du jour : les premières rencontres avec les vaches Aubrac, curieuses et imperturbables.
Jour 2 - 13km
De Prinsuéjols à Saint-Laurent-de-Muret
Le soleil perce à travers la brume matinale. L’étang et le château de la Baume apparaissent majestueux au milieu des bois encore humides des pluies de printemps.
Le chemin serpente entre sous-bois et clairières : ombre, lumière, vol silencieux des rapaces.
Saint-Laurent-de-Muret m’accueille paisiblement, presque intimiste.
- Instant marquant : la montée autour du hameau de Chantegrenouille, où le vent printanier semble raconter des histoires anciennes.
Jour 3 - 14km
De Saint-Laurent-de-Muret au Refuge des Rajas
Courte étape mais le paysage s’ouvre, plus sauvage. Les montées sont régulières, les panoramas grandioses.
À partir de La Blatte, l’Aubrac se déploie pleinement : murets de pierres, herbes encore rousses de l’hiver et premiers verts du printemps, troupeaux curieux, vent libre.
Le refuge des Rajas apparaît comme un phare dans les estives.
- Clin d’œil du jour : sur le chemin, je passe près de l’arbre célèbre du film « Saint-Jacques… La Mecque », petit symbole du plateau… et du seul endroit ici où l’on capte un peu de réseau !
Jour 4 - 18km
Du Refuge des Rajas à Saint-Chély-d’Aubrac
Réveil magique au refuge : ciel immense, lumière pure, tintement des cloches dans les pâturages.
Je monte vers le Signal de Mailhebiau : les panoramas sont majestueux, mais la lumière diffuse crée un effet presque mystique sur les vallées et les bois au loin. La descente vers la forêt d’Aubrac apporte fraîcheur et ombre, puis la vallée de la Boralde se dévoile avec ses nuances plus profondes avant l’arrivée à Saint-Chély-d’Aubrac.
- Coup de cœur du jour : la beauté changeante du plateau sous un ciel nuageux, qui rend les couleurs des pâturages et des collines encore plus vibrantes.
Jour 5 - 26km
De Saint-Chély-d’Aubrac à Laguiole
La plus longue étape. La montée dès la sortie du village met dans l’ambiance. Les bois en bourgeonnement s’enchaînent, la pente se raidit mais les panoramas en valent la peine : Belvezet, Bout de l’Enfer, burons solitaires.
En approchant de Laguiole, les pistes de ski désertes témoignent encore de l’hiver passé.
- Coup de cœur du jour : l’arrivée sur les hauteurs du Vayssaïre, moment suspendu entre ciel et plateau.
Jour 6 - 18km
De Laguiole à Saint-Urcize
Le sentier s’ouvre sur les estives printanières. Pâturages infinis, burons, pierres volcaniques et herbes dorées. Le temps change rapidement : soleil éclatant, vent frais, nuages rapides — la magie du plateau en avril. Saint-Urcize surgit au sommet d’un promontoire basaltique, son clocher-peigne emblématique.
- Coup de cœur du jour : les cascades de Jiou Jiou et de Gouteille, découvertes à l’arrivée, dans un cadre sauvage et préservé.
Jour 7 - 18km
De Saint-Urcize à La Chaldette
Détour jusqu’au rocher de la Vierge : la vue sur le village est splendide.
Le GR descend dans le vallon frais de l’Hère, avant de remonter vers Recoules-d’Aubrac, village de charme en pierre.
La Bès accompagne les derniers kilomètres vers La Chaldette.
- Coup de cœur du jour : le panorama depuis le rocher du Cheylaret, qui embrasse le plateau
Jour 8 - 18km
De La Chaldette à Fournels
Étape vallonnée, alternance de ruisseaux, bois et prairies printanières.
À l’approche de Fournels, le village se détache, paisible, entouré de cultures et de pâturages en herbe. Surplombant le village, son château se dresse majestueusement, malheureusement fermé à la visite.
- Coup de cœur du jour : les sous-bois frais, parfaits pour se ressourcer après les grands plateaux.
Jour 9 - 17km
De Fournels au Fau-de-Peyre
Hameaux anciens, chemins ponctués de croix et murets.
Atmosphère rurale et intime, relief plus doux, alternance de prairies et forêts printanières.
Le Fau-de-Peyre apparaît, charmant et tranquille, parfait pour recharger les batteries.
- Coup de cœur du jour : l’authenticité des villages et des paysages agricoles.
Jour 10 - 18km
Du Fau-de-Peyre à Aumont-Aubrac
Dernier jour, nostalgie douce.
Chemins baignés de lumière dorée, montées légères, descentes sereines, cloches rythment mes pas.
À l’approche d’Aumont-Aubrac, les souvenirs se mêlent : brumes matinales, forêts en bourgeons, burons, vallées, solitude et beauté pure de l’Aubrac.
- Coup de cœur du jour : l’émotion simple mais intense de revenir au point de départ, transformé.
Conclusion de 10 jours au rythme de l’Aubrac
Le Tour des Monts d’Aubrac, ce n’est pas seulement un GRP.
C’est une vraie rencontre. Avec un territoire, avec les gens qu’on croise… et un peu avec soi-même aussi.
Pendant dix jours, on traverse un pays authentique, sauvage, parfois rude mais toujours profondément accueillant. Un pays qui ne parle pas fort, mais qui touche. On vient pour marcher, pour respirer, pour changer d’air…
Et on repart avec l’Aubrac dans le cœur, surtout au printemps, quand tout renait doucement et que le plateau dévoile sa lumière toute particulière.
Une aventure simple, vraie, qui reste longtemps après avoir fermé son sac.